Enquête "La grande consultation des entrepreneurs" - CCI France - octobre 2024 - Focus entreprises et territoires

Le contexte actuel et la situation économique de la France préoccupent les entrepreneurs et affectent leur moral. Leur confiance dans les douze prochains mois tant dans l’économie mondiale, française, que dans leur entreprise, est en baisse. A l’approche du Salon des Maires 2024, les dirigeants d’entreprise sont en demande de plus de proximité avec leurs élus locaux….

## La confiance des dirigeants se délite dans le contexte de crise budgétaire Alors que les discussions sur le projet de loi de finances ont débuté sous la menace d’une crise de la dette publique, les chefs d’entreprise affichent un moral en forte baisse. S’établissant à 75 ce mois-ci, l’indicateur de l’optimisme perd 11 points en un mois, balayant le lent rétablissement entamé après le choc de la dissolution de l’Assemblée nationale. Le pessimisme des chefs d’entreprise est particulièrement fort concernant l’avenir de l’économie française : seuls 14% d’entre eux ont confiance dans les perspectives de l’économie du pays sur les 12 prochains mois, un niveau jamais vu, qui fait suite à une baisse conséquente (-7 points depuis septembre). Cette dynamique négative dégrade également la confiance des dirigeants pour leur propre entreprise : deux tiers restent optimistes, mais cela représente malgré tout une baisse de 4 points en un mois (66%). La dégradation de la confiance des chefs d’entreprise pour leur activité est visible quelle que soit la taille des structures observées (de -3 à -4 points par rapport à septembre 2024). Cette homogénéité est également observable concernant la chute de la confiance pour l’économie française (de -6 à -8 points). ## Les dirigeants se préparent aux effets négatifs du budget 2025 L’effet de la situation budgétaire de la France sur l’état d’esprit des dirigeants est clairement perceptible sur le sujet du projet de loi de finances en discussion au Parlement. 48% d’entre eux anticipent un impact négatif du texte sur l’économie française, contre 23% estimant que cela n’aura pas d’impact et 17% que son effet sera positif. Les craintes sont à peine moindres s’agissant des effets du budget 2025 sur leur propre entreprise &: 40% des dirigeants redoutent un impact négatif, soit autant que ceux qui ne s’attendent pas à être impactés (40%). Les dirigeants de grandes entreprises sont plus nombreux à anticiper un impact négatif du budget 2025 sur l’économie française : 55% dans celles comptant au moins 50 salariés, contre 48% dans les structures plus petites. Le constat est inversé s’agissant des effets du budget de l’Etat sur sa propre entreprise : 43% des dirigeants ayant 1 ou 2 salariés redoutent des conséquences néfastes, contre 35% parmi les dirigeants ayant 3 à 49 salariés et 38% de ceux qui en ont davantage. Parmi les dirigeants qui anticipent un impact négatif du budget pour l’année prochaine, la crainte la plus vive porte sur l’effet de la loi de finances sur la croissance (82%). S’agissant de leur propre entreprise, les inquiétudes se concentrent sur les aspects financiers : 79% des chefs d’entreprise pessimistes sur l’effet du budget 2025 redoutent un impact sur leur trésorerie, et 76% sur leurs investissements. ## En conclusion, cette étude révèle plusieurs grands enseignements : La crise de la dette publique qui menace, et les difficultés de la classe politique à trouver une majorité pour traiter le problème, font émerger de nombreux doutes parmi les dirigeants d’entreprise. Comme à plusieurs reprises depuis 2020, la confiance qui se reconstruisait lentement est balayée. Les mesures des projets de loi de finances laissent plutôt les chefs d’entreprise penser que le texte aura des conséquences négatives sur l’économie, voire sur leur entreprise directement. Les craintes se concentrent principalement sur la fin du soutien à la consommation en général, et sur la fin des aides à la trésorerie des entreprises en particulier. Une majorité des chefs d’entreprise regrette toujours de n’être pas suffisamment écoutée sur son territoire d’implantation. Au niveau local, les dirigeants mettent notamment en avant leur apport en termes d’emploi, mais davantage encore insistent sur les liens sociaux que leur activité permet de tisser. " defer>